Lexique des mots sanskrits étudiés en cour - janvier 2010

Publié le par JF

 

  Lexique des mots sanskrits étudiés en cours  2009   

Yoga : Le yoga est l'une des six écoles saddarsana de la philosophie védique. Sa signification va au delà de la traduction d'union. Sa racine sanskrite yuj signifie  "atteler, unir". Le mot "yoga" est à la fois le mode d'emploi technique, la discipline 
spirituelle, et l’état d'union ou d'unité de l'être subjectif avec l’Universel, c’est à dire  :  à la fois la méthode, le moyen, et le but.

Yoga-Sutra : Ensemble de 195 aphorismes -sutra- et appartenant la tradition philosophique indienne. Cette œuvre, probablement rédigée ou compilée entre -200 et +500 (on retient souvent le IIe s. av. J.-C., sans certitude), est le texte de base sur lequel s'appuie le Raja Yoga dit Yoga Royal. Les 195 sutras sont organisés en 4 chapitres (pâda) : chapitre sur l’absorption lumineuse (Samâdhi pâda), chapitre sur la pratique (Sâdhana pâda), chapitre sur les progrès (Vibhûti pâda), chapitre sur la libération Kaïvalya pâda.

Veda : Littéralement, "Ce qui a été vu", au sens directement perçu par l'intuition supérieure des Rishis, les sages visionnaires de l'antiquité. Ce corpus de textes religieux est considéré comme "révélé" par la pratique méditative qui conduit à la vision profonde -prajna. Initialement, ces textes furent transmis de maître en maître oralement, avant d'être consignés par écrit quelques siècles seulement avant notre ère, probablement. La tradition dit que les Veda expriment les lois même de la Création : c'est d'ailleurs Brahmâ qui a créé l'univers en récitant les quatre Veda par ses quatre bouches. Du plus ancien au plus récent, les quatre Veda sont : le Rig Veda, le plus important, avec ses 1017 hymnes dont plus de la moitié sont adressés à Indra et Agni; le Yajur Veda, qui décrit les rites sacrés et, en particulier, les sacrifices rituels; le Sâma Veda, consacré aux chants religieux, et enfin l'Atharva Veda, traitant de prières et de formules magiques. 

Darshana : "Point de vue, démonstration", nom par lesquel on désigne les six systèmes de philosophie hindoue qui sont le Mîmâmsâ, le Nyâya, le Vaisheshika, le Samkhya, le Yoga et le Vedanta, qui est le plus connu. Obtenir le darshana d'un Maître authentique c'est avoir la chance de voir comment un Etre réalisé se comporte. 

Samkhya: L'une des six philosophies orthodoxes védiques -c'est à dire conforme aux enseignements fondamentaux des Veda- de l'hindouisme, certainement le plus ancien, puisqu'il daterait de l'époque du Bouddha Sakyamuni. Le Sâmkhya enseigne que le monde est composé de deux entités : la Conscience (Purusha), et la matière (Prakriti). La rencontre de ces deux entités produit le monde phénoménal. Prakriti se caractérise par ses modalités d'être : rajas,tamas, satva. 

Samkhya karika:  La philosophie du Samkhya établit la relation étroite entre l’homme et l’univers, ainsi que la manifestation de l’énergie cosmique. Le samkhya karika , encore appelé traité du dénombrement, a été rédigé par le Sage Kapila quelques siècles avant notre ère. Il y expose le point de vue d'un des 6 Darshana ou "points de vue" de la métaphysique indienne. Samkhya vient de : Sat : vérité, du préfixe sam- qui marque l'accomplissement, la synthèse, l'union. Et Khya de : savoir. Le Yoga Sutra y fait référence. D'après le Samkhya, toutes les manifestations extérieures et intérieures ont pour origine une cause substantielle commune la Prakriti, composée de 3 éléments fondamentaux les Guna, à savoir : Sattva :"la stabilité", Rajas : "l'activité" et Tamas : "l'inertie". Le monde se manifeste de manière différente selon la proportion de ces 3 entités. Mais il stipule aussi une entité complémentaire à Prakriti, qui ne subit, elle, aucun changement, nommée Purusha : la Conscience Pure ou conscience cosmique, elle-même composée de deux énergies : énergie mâle (shiva), énergie femelle (shakti).   Prakriti, c'est l'énergie femelle, univers perceptible, créativité, base principale du système ; crée toutes les formes de l’univers ; force créatrice agissante, source de la forme, manifestation, attributs et nature. Purusha c'est l'énergie mâle (âme) ; témoin de la création ; non manifestée, sans forme, passive, au-delà des attributs, de la cause et des effets = pure existence.

Citta:  C’est le psychisme, comprennant le conscient, le subconscient et l'inconscient. C'est le moyen par lequel la conscience fonctionne sur tous les plans de la manifestation.

Manas:  C’est la septième conscience dans l’Ecole de Méditation “seule la manifestation” du bouddhisme mahayana.  Le Maitre Zen Thich Nhat Hanh le définit comme “le sens illusoire d’un soi séparé”. Dans le Samkhya manas est l'instance mentale directement en contact avec les sens. Du mamas relève le désir, les réflexions, le doute, la décision. Il centralise les informations fournies par les sens. C'est le stade le plus primaire de la conscience.

Vritti:  Signifie “fluctuation” ou “mouvement de la pensée”. Dans le Yoga ce vocable désigne les modifications de l'état de la substance mentale. Patanjali dit “Yogaś citta-vritti-nirodhaḥ”  i.e. “le Yoga est la cessation des fluctuations du psychisme”.

Nirodha: Dans le Buddhisme, il s’agit de la cessation de la ignorance/souffrance, troisième des Quatres Nobles Vérités. Dans le premier chapitre, le deuxième sûtra dit que le yoga, c'est l'arrêt de l'activité dispersion psychique. Le terme nirodha est employé dans le sens d'extinction, de restriction quant à une certaine modalité de fonctionnement du mental et qui aboutirait à canaliser les processus mentaux et émotionnels, à apaiser les turbulences jusqu'au moment où leur activité désordonnée et prédominante cesse d'être un écran qui voile l'état fondamental de « témoin» présent en chacun de nous.

                     Drastrı :spectateur ; témoin

 

Rupa: forme

Sthâna: état

Samâdhi : Le Samadhi est le huitième et dernier membre du Hatha Yoga et du Raja Yoga. C'est l'étape du Raja Yoga qui conduit l'esprit de la personne à réaliser la Réalité Ultime. Samadhi en tant que concentration est associée à la pratique de méditation appelée samatha bhavana, le développement de la tranquillité. La concentration mentionnée ici est donc un état d'esprit particulier : il ne s'agit pas de la concentration ordinaire, utilisée pour effectuer des tâches intellectuelles. Samadhi en tant que méditation profonde est l'aboutissement du Yoga, il est l'esprit vaste. Il est décrit en différents stades, jusqu’à ce qu’il n'existe plus de moyens cognitifs pour le décrire, non troublé de souvenirs, aucune trace de rien n’y demeure. A ce point il est important de se souvenir que même le Yoga et le non attachement sont des concepts qui sont transcendés, suivant la métaphore “ le pratiquant voit un jour la lumière, puis entre dans la lumière et réalise qu’il est la lumière.”

Asana : posture

Sthira : rigueur, force

Sukha : douceur, confort

Klasha : affliction

Dukha : souffrance, mal-aise

Kriya : action

Kriya yoga : Yoga de l’action préliminaire - au Raja Yoga - définit au Sutra II.1 comme recherche d'impeccabilité des actes à travers la discipline, l’étude de soi, et la confiance en Dieu. L'action faite d'une manière impersonnelle, sans calcul ni recherche du fruit. C'est le yoga décrit par la Bhagavad gîtâ (phalatrsna vairâgya - renoncement aux fruits des œuvres).

Tapas :  Pratiquer avec diligence, s’exercer avec entrain, se discipliner

Svâdhyâya : Chez le disciple c’est l’étude intronspective de ses mécanismes mentaux et émotionnels récurrents, de ses rêves, de ses réactions inconscientes, et bien sûr des écrits de sages en qui il place sa confiance. 

Ishvara pranidhâna : S’abandonner à l’Ordre Magique de l’Univers qui nous dépasse ... Se laisser étreindre par la Vie  comme dans les bras d’un ami très cher. 

Bhâvana : Indication, orientation mentale

Artha : but, objectif

Tanû : rendre ténu, atténuer

Karana :   Dans l’aphorisme II-2 du Yoga-Sutra “samadhi bhavana arthah klesha tanu karanarthah ca” il signifie ‘cause’ ou 'créer' du radical Kr. Les verbes et une grande partie des noms du sanskrit peuvent être dérivés d’un nombre limité de racines (on en recense environ 800). L’analyse en racine (dhatu-) vient directement de la grammaire indienne traditionnelle. Un système similaire a existé dans la plupart des langues Indo-Européennes, mais à part le sanskrit, il n’y a guère qu’en grec où ce système est toujours vivant. La morphologie du sanskrit est en partie concaténative, c’est à dire que l’on rajoute des suffixes aux racines.      


                                                                                                                                                                    Cédric  

 

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<br /> Merci, Cédric !!!<br /> <br /> <br />
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